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Un peu de détente ...

 

l'Histoire de Benney est tirée:

  • des découvertes du Comte Jules de Beaupré
  • de recherches archéologiques
  • du livre d'Henri Lepage
  • des archives départementaes antérieures à 1790
  • d'une monographie écrite par Monsieur Huaux instituteur
  • d'un texte de Monsieur Pierson, instituteur
  • des archives communales
  • ...
  • mais aussi racontée par des personnes passionnées par le village:Mr André Moitrier, Mr  Maurice Harmand, Mr Alain Ravailler, Monsieur Jean Nicolle, Mr Jean-Claude monin, Mr Paul Martin, et d'autres ....   dont les textes et anecdotes sont déjà parus dans Benney Info

Et nous attendons naturellement une participation de chacun. Récits, documents, photos .... auront toute notre attention.

 

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Les découvertes du Comte Jules de Beaupré, attestent de la présence humaine depuis des temps très anciens sur notre territoire. 

A la fin du XIX ième siècles, le Comte de Beaupré découvre des tumulus qui renferment notamment une cruche à décor de mamelons et une épingle de bronze. Ces objets sont très caractèristiques du "bronze moyen" ( 1500 - 1250 avant J.C ). Plus tard, le rite de la crémation se généralise. On peut supposer que les cendres du défunt étaient placées dans une urne funéraire.

       

 

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Recherches archéologiques sur le tracé de la future voie rapide Nancy-Epinal.

Les recherches ont lieu sur une largeur de 300 mètres. Elles sont plus étendues sur quelques gisements remarquables notamment celui de Benney. Plusieurs tumulus signalés par le Comte de Beaupré sont mis à jours. Une déviation ponctuelle du tracé a permis de préserver ces tumulus mais une sépulture fut touchée au lieu-dit "le Pommier". Deux jambières en Bronze et un vase s'y trouvaient ( Bronze final 1500-1250 avant J.C ).

Les gisements correspondent généralement à des fosses liées à certaines activités économiques ou artisanales ( fosses d'extraction d'argile ou de sable, soilos enterrés pour la conservation des graines, fours, puits ....).

Au lieu-dit " Portions de Voinémont" un décapage étendu de 3500 m2 permet la mise à jour d'une vaste zone de dépotoir renfermant des poteries.

Trois fosses semblent être liées à l'extraction d'argile nécessaire à la fabrication de la poterie ou du torchis recouvrant les parois des habitations.

Le travail de l'argile permet la création de la poterie et le travail de la céramique. Les récipients présentent des formes et des décors variés. Les grands vases à provisions sont de fabrication plus grossière.

 

Jambière et reconstitution de port de cette parure.

 

   Céramique datant de 1500-1250 avant J.C

 

Vase datant de - 800 avant J.C

 

Vase silo

 

Vase cinéraire ( - 850 avant J.C )

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BENNEY D'HIER A AUJOURD'HUI ...

Les premiers textes datent de 989. L'orthographe du nom de notre village va subir quelques modifications. De BARNEI il deviendra BARNEY ou BERNEY pour devenir BENEY et enfin

BENNEY

du latin beneiium,

 

Un peu d'histoire de la Lorraine

 

Epoques et souverains

511 - 925          Période franque:

  • 511 - 751  Rois mérovingiens
  • 741 - 840   Rois carolingiens  
  • 840 - 925   Lotharingie    

        

925 - 1273          Influence germanique:

  • 925 - 965          Lotharingie      
  • 959 - 1766   Ducs de Lorraine

956 - 1033 Ducs de Bar et 1033 - 1047 Ducs de verdun

 

1273 - 1766          Période germanique:

  • 1047 - 1431   Maison d'Alsace
  • 1431 - 1473   Ducs d'Anjou
  • 1473 - 1766   Ducs de Vaudemont

 

1766          Rattachement de la LORRAINE à la FRANCE

 

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EXTRAIT DU LIVRE DE LEPAGE " LES COMMUNES DE LA MEURTHE ET DES PAPIERS PROVENANT DES MAISONS RELIGIEUSES CLERGE SECULIER COLLEGIALES

La Cure de Benney fut donnée au chapitre d'Epinal en 989 par un seigneur de Ceintrey. ( premiers écrits où l'on voit apparaître le nom de Benney ).

En 1090, l'Evêque de Toul, Pibon, donna une chartre portant confirmation de la Cure de Benney ( ecclesiam Barnei ) à l'abbaye d'Epinal ( histoire de Lorraine par Dom Calmet ).

Il y avait autrefois entre Benney et Crévechamps une localité du nom d'Hurviller. Son existence est attestée par plusieurs titres anciens qui sont rappelés sommairement dans un cartulaire ( recueil de titres de droit temporel détenu dans les Monastères ou les Eglises ) du prieuré de Flavigny: une chartre d'Henri de Lorraine, évêque de Toul ( 1123 - 1140 ), confirmative des biens de ce prieuré, dit qu'un nommé Ulrich lui avait donné la moitié de l'Eglise, deux hommes avec leur famille à Hurviller ( in Urvillare ).

Vers la même époque, Richer de Ferrières fit également don au même prieuré de deux portions de son alleu de Hurviller ( terres libres ne relevant d'aucun seigneur et exempte de toutes taxes ), ainsi que d'un château situé au-dessus du village lieu-dit " le petit bois" où l'on peut encore constater l'emplcement par des amas de pierres.

L'accès de ce château avait lieu au moyen d'un chemin de terre empierré et par des souterrains passant en dessous du territoire de benney, communiquant avec les châteaux environnants, actuellement en partie effondrés, notamment au lieu dit " Poirier des Bennetons".

Vers 1200, existait dans notre commune au lieu dit " Chauffour de Saury", un château habité et appartenant à l'ordre des Templiers chevaliers du temple, ordre militaire et religieux fondé en 1118. cet ordre disposait d'immenses richesses. Philippe IV le Bel, désireux de s'emparer de leurs biens, les fit périr et détruisit leur " Fort-Château" en 1312.

 

Château des Templiers ou Villa Gallo-Romaine ?

Au lieu-dit "vieux château", en limite avec le territoire de St Remimont, les laboureurs éprouvaient toujours des difficultés en travaillant le sol. Ils mettaient à jour régulièrement des pierres de construction et des morceaux de terre cuite. On prête même à certains quelques mésaventures: léger effondrement lors du passage d'un attelage ...

 

Monsieur Moitrier André, habitant de Benney, toujours à la recherche du passé, en informe une association de recherches archéologiques. Celle-ci réalise une série de photos aériennes du lieu. En raison de la présence de murs, les cultures ont une croissance irrégulière. les clichés étant pris au soleil couchant, les ombres différentes révèlent les traces d'une importante construction.

C'est l'occasion de réaliser quelques fouilles privées avec l'autorisation de l'exploitant. Elles en mettent à jour les fondations.

Aux dires de spécialistes, il doit s'agir d'une grande villa gallo-romaine. Les morceaux de terre cuite proviendraient d'anciennes conduites noyées dans les murs et qui véhiculaient la chaleur dans toute la maison.

La réponse est peut-être :

Villa Gallo-Romaine d'abord, château des Templiers ensuite ? .....

Hypocauste
Procédé de chauffage central par le sol, employé par les Romains et déjà connu par les Grecs.

Le principe est le suivant; un foyer puissant ( fournaise) , situé à l'extérieur des bâtiments, produit de l'air chaud qui circule sous le sol des salles à chauffer lequel est surélevé au moyen de pilettes ( Pilae ).
L'air circule égalementdans les murs par l'intermédiaire de conduits en terre cuite. Les voûtes peuvent aussi être chauffées.
On estime que la température des pièces ne peut dépasser 30 °.

Ce système, améliore, est utilisé encore de nos jours. 

En 1229, l'Archevêque de TREVES mande à l'Abbé de St Léon de Toul et au doyen de la grande .....? De cette ville d'excommunier un nommé Pierre de Lemainville ( de LIMEVILLE) qui troublait les religieux de Flavigny, dans la jouissance des biens qu'ils avaient à Lemainville.

Il paraît que de persécuteur qu'il avait été de ces religieux, Pierre devint ensuite leur bienfaiteur, car on lit dans une charte de Duo MATHIEU ( 1244 ) qu'il fut enterré dans l'Eglise du Prieuré après avoir donné à celui-ci trois fauchées de pré près de Benney ( apud Barney), six réseaux de blé sur le moulin du Jambon et 15 sous toulois de rente.

* mesure anciennes: un jour = une fauchée = vingt ares

Au XIV ième siècle Benney appartenait aux comtes de LINANGE. L'un deux ELME l'engagea à Henri d'OGEVILLER en 1399 avec la seigneurerie d'Ormes pour une somme de 600 écus d'or. Le chapitre d'Haussonville possédait dans ce lieu un gagnage qui lui venait d'un nommé THIRION MELIAN de rosières ( Chapitre d'Haussonville).

C'est l'époque où l'on croyait beaucoup à la sorcellerie et ceux qui en étaient accusés étaient envoyés au bûcher. Deux femmes de Benney furent ainsi exécutées comme sorcières: l'une en 1588, l'autre en 1608. La première s'appelait Isabelle COLLESSON et la seconde Isabeau GERARD, femme de Jean MASSON. Elles ne devaient être, en réalité que des malades souffrant d'hallucinations.

Les habitants de ce village disent dans la déclaration fournie par eux en 1738 "la communauté jouit de temps immémorial et sans titre, conjointement avec celle de Benney, de la quantité de 1460 arpents de bois situés sur les bans de Benney et de Lemainville, desquels bois se fait annuellement une coupe de 60 à 70 arpents qui se partagent par portions égales entre les habitants des dites deux communautés, à charge par eux de payer le sens annuel d'un franc-gros au seigneur. L'arpent est une ancienne mesure agraire représentant de 35 à 50 ares suivant les localités. La communauté jouit par indivis avec celle de Benney de 115 jours de pâquis situés entre Lemainville et Benney servant de vaine pâture aux dites deux communautés.

Benney possédait un four banal ( appartenant au seigneur ). L'habitant se devait de l'utiliser pour cuire son pain moyennant une redevance.

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Le village de Benney souffrit beaucoup, au XVII ième siècle.

Attardons-nous un peu, à partir de sources différentes, sur ce sujet.

Tout d'abord, la peste de Déclara dès l'année 1627, et y exerça grand ravage. Elle y régnait encore en 1632. 5 lire plus loin " la corne des pestiférés )

Quelques années après ce fut la guerre.

Les troupes ennemies arrivèrent et y séjournèrent longtemps: " Guerre de trente ans". Une note des comptes du receveur du domaine de Nancy pour l'année 1643 porte ce qui suit: " Ayant été ordonné au comptable de faire fournir par le Maire rôle des conduits des sujets de la haute justice de Benney, ledit comptable représente que pas un sergent n'a voulu se hasarder d'aller audit lieu, à cause des Cravates qui sont ordinairement vers ces quartiers-là". Les Cravates étaient des aventuriers qui suivaient les armées et qui rançonnaient le pays. ( cravate viendrait de la déformation de croates ?)

Pour se soustraire aux exactions des troupes et aux pillages et massacres des pillards qui les suivaient, beaucoup d'habitants emigrèrent et la population se réduisit à sa plus simple expression. Sur les registres des baptême, en janvier 1637, on lit ce qui suit:

" Le peuple de Benney ayant quitté pour la plupart le village pour se réfugier ailleurs et d'autres s'en sont allés en France, à cause de cela fort peu d'enfants ont été baptisés au dit benney."

Le registre de baptême accuse 3 baptêmes seulement en 1637, aucun de 1638 à 1640 et 1 seul en 1641.

Jacques Callot, graveur et peintre, mort en 1635, a su devancer l'événement et tracer la misère du peuple.

Voici un paragraphe tiré du livre " les racines lorraines":

La malheureuse Lorraine était alors en proie à toutes les calamités .... les paysans pillés tour à tour par les Français, les Suédois, les italiens, les Croates, n'avaient plus de proie à offrir aux nouveaux venus, qui les soumettaient aux plus cruelles tortures pour les forcer à révéler les cachettes où les soldats supposaient s'ils avaient célé leur argent. Les habitants se réfugiaient dans les bois et y périssaient de misère.

Selon le Marquis de Beauvau: 1635 c'est l'année qui a "le plus causé de calamités à la Lorraine que toutes les précédentes, parce qu'elle fut inondée de toutes les bêtes dont parle l'Apocalypse ...

En 1637/1638, sur l'ordre du Cardinal de Richelieu, le village d'HURVILLER fut pillé et brûlé par les Suédois. PLAPPEVILLE dit en parlant des Croates et des Suédois: " les chemins étaient jonchés de morts dont les cadavres étaient mutilés. Aux uns, on avait coupé la tête, aux autres les bras ou la langue. Les cravates pendaient leurs victimes par les pieds en haut des cheminées jusqu'à ce que la fumée les étouffe ou les rôtissaient souvent dans les fours.

 

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La Cornée des Pestiférés

Il existe sur le territoire de la Commune de Benney, un endroit, à proximité de la forêt, nommé " la Cornée des Pestiférés" au lieu dit "Devant Malfranche". C'était certainement le lieu où les personnes du village atteintes de la peste terminaient leur vie et mourraient avant d'être incinérées ou enterrées. Le seul moyen d'essayer d'enrayer l'épidemie, à cette époque était d'éloigner les malades et de les abandonner à leur triste sort. Pour éviter la contagion, le ravitaillement était assuré en prenant de multiples précautions et notamment en respectant une zone "d'échanges".

Ajoutée à la peste, la guerre de trente ans fut un grand désastre pour la Lorraine. L'économie rurale est totalement désorganisée: terres retournées en friches ou en forêts, confusions des parcelles, désertion de certains villages. Plus de 60 villages vont être rasés de la carte avec son lot de destructions et de charniers.

Les habitants désertent le village

La guerre de trente ans n'épargne pas le village et comme il a été mentionné précédement bon nombre d'habitants n'échappèrent au massacre que par la fuite. Ne serait-ce pas là l'origine du nom de famille "Benney", simple hypothèse. Beaucoup de noms de famille ont pour origine un lieu géographique ...

Toujours est-il que dans les années 1982-1985, le secrétaire de Mairie a eut 2 visites assez inattendues:

  • une première fois, un Australien du nom de Benney se présente en Mairie, à la recherche de ses ancêtres. Jean-Thierry François sert d'interprète. Mais que lui apporter comme renseignements ! ...
  • la seconde est celle d'une famille anglaise qui séjourne dans notre village et loge dans la chambre d'hôtes tenue par monsieur et Madame Toussaint ( 4 rue St Martin). Même but mais hélas même réponse négative. En souvenir, elle a laissé son blason.

 

 

En 1661, Benney ne comptait alors que 7 conduits. ( conseillers municipaux ).

on lit dans l'état temporel des paroisses ( 1709 ): "La communauté de Benney est composée de 80 habitants et quelques veuves. Sa S.A.R., le Duc de Lorraine, a part dans la Seigneurie. Une autre partie de la seigneurerie dépend du Marquisat de Haroué, l'autre part appartient au Seigneur de Neuviller. La part de S.A.R. dans la seigneurie et dans le nombre des sujets est plus forte que les deux autres.

Le village est donc à peine remis de ces dures années quand s'abat sur la Lorraine l'hiver le plus redoutable de mémoire d'homme.

Deux témoignages:

Un hiver terrible débute le 5 Janvier. Le quinze toutes les rivières sont gelées, l'épaisseur de glace atteint jusqu'à 2 pieds et demi d'épaisseur ( 75 cm environ ). Arbres fendus, blés perdus. Le froid dure de 6 à 8 semaines. Les horloges ne fonctionnent plus. Quantité de personnes sont gelées sur les routes les cerfs et les sangliers, ....

Plusieurs personnes de tout âge et condition sont gelées sur les routes, une partie est dévorée par les loup. Tous les noyers, cerisiers et autres arbres fruitiers sont morts. les chênes des forêts sont fendus de part en part. Les oiseaux sont presque tous morts.

 

Roger CONRAD

© 2009 Audrey Hussard